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Live coder à partir d’enregistrements

Live Coding avec des Stems

J’ai appris il y a quelques jours que les live coders autour de Karlsruhe n’utilisent presque jamais d’échantillons sonores au cours de leurs performances live coding. Cela m’a surpris, car les live coders français ont tendance (Lyon / Paris) à avoir une approche beaucoup plus hybride. Ils utilisent généralement des échantillons pour tout ce qui a trait aux nappes et aux percussions. Ils réservent les synthétiseurs – virtuels ou réels – pour le reste : mélodies, progressions d’accords, glitchs et autres effets sonores. La position de la scène autour de Karlsruhe se comprend : jouer sur SuperCollider permet d’être plus libre au niveau de la synthèse quand d’autres environnements plus limités encouragent ou incitent même à l’utilisation d’échantillons. Ces musiciens sont historiquement assez tournés vers SuperCollider. Il y a toute une tradition de l’utilisation de cette plateforme par là-bas, ce qui explique sans doute leur appétence pour le fait de TOUT coder. En France, j’ai l’impression que les synthétiseurs (physiques) sont là pour jouer le rôle d’instruments solistes face à l’ordinateur.

Ayant actuellement beaucoup de temps libre, je me suis amusé à faire un pied de nez aussi bien à Karlsruhe qu’à Lyon. J’ai voulu expérimenter en observant comment ma méthode de jeu évoluerait si je n’utilisais plus exclusivement que des échantillons sonores. Pour encore accentuer l’effet anti-puriste, je n’ai enregistré que des boucles d’une durée fixe : 2, 4, 8, 16 mesures, etc. Ces boucles sont la plupart du temps déjà riches en modulations sonores. Cela me dispense donc également de coder des LFOs, des enveloppes complexes, etc. Je peux me concentrer exclusiement sur la structure, la diffusion, etc. J’ai choisi pour source d’enregistrement tout ce que j’ai à ma disposition : Hydrasynth, Eurorack, Minilogue, etc. Après enregistrement, je suis toujours libre de live coder la manière dont les sons sont diffusés, traités, re-pitchés, enchevêtrés. Résultat final : cela donne bien plus de liberté que je ne l’imaginais !

Voici quelques exemples de ces expérimentations :

TitreRésultat sonoreÉchantillons
Quartal
Empilement mélodique de quartes, effets sonores (Eurorack), accords en quarte, glitchs numériques (traitement des fichiers).
69 La Frappe (Lofi Girl)
Variante time-stretchée du test précédent. Lyon downtempo Lofi Girl.
Supplique 22
Multiples enregistrements monodiques très longs sur un bourdon un peu sourd.
Vaches et Orgue
Enregistrement d’une marche harmonique (orgue), synthèse aquatique (gauche / droite), superposition de sons tirés de TikTok.
Kid Dubby
Piano électronique : accords, basse et mélodie. Eurorack : bruitages. Le reste est live codé.
Electronica
Superposition de synthétiseurs. Les percussions viennent du stock habituel d’échantillons.
Bacques Jrel
Cycle pendulaire entre deux accords, échantillons de Casio VLTone. Eurorack : bruitages divers.
Fond de cale
Clusters harmoniques (Hydrasynth). Percussions : Microtonic (VST). Glitchs live codés.
New Jazz
Progression d’accord (pianoïde) et traitements divers (flanger, delay), etc.
Pentanoodle
Superposition de mini solos pentatoniques (synth), progression harmonique, etc. Effet Band in a Box.
Supernaive
Progression d’accord naïve, nappes, basses, etc. Percussions : stock habituel.

Je n’ai pas tout sauvegardé. Cela donne déjà une bonne idée de là où j’en suis de cette expérience pour le moment. Je pense me constituer un stock qui pourra servir pour des improvisations futures. J’expérimente à partir de TidalCycles principalement du fait de l’existence de la fonction loopAt qui très utile pour ce genre de choses.